Les remparts de Rabat, un patrimoine historique de la capitale

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LeTouriste

18 décembre 2020

A l’image de la majorité des grandes villes impériales marocaines, Rabat est entourée de murailles qui servaient à sa défense. Au cours de son histoire, elle a été délimitée par trois enceintes principales construites successivement par les Almohades, les Morisques et les Alaouites. D’autres fortifications ont été érigées pour protéger la cité à l’image des boucliers maritimes remontant à l’ère mérinide. Ces bâtisses représentent aujourd’hui un patrimoine historique de la capitale du Royaume et l’un de ses symboles.

Repères historiques : « Ribat Al Fath »

L’histoire de Rabat remonte à l’époque des Almoravides qui y ayant fondé un fort non loin des ruines de l’ancienne localité romaine de Sala Colonia sur le site actuel du Chellah. Il servait de point de départ des attaques contre les tribus du royaume des Berghouata.

En 1150, la dynastie des Almohades fit édifier une citadelle à la place de l’ancien fort. Ce ribat (couvent fortifié), qui donnera plus tard son nom à la ville, fit le lieu de rassemblement des combattants de la foi. Il contribua dans l’épopée almohade pour la conquête de l’Andalousie et du reste du Maghreb. Cette forteresse fut appelée «Ribat al Fath», le Camp de la Victoire, pour commémorer les victoires Almohades.

Le site actuel du Chellah, Rabat

Les portes et enceintes de Rabat

La première enceinte protégeant les faces sud et ouest de la cité fut construite par les Almohades à la fin du XII^e siècle. Elle est composée de deux murs entrecoupés d’environ huit mètres de hauteur et d’une longueur de plus de cinq kilomètres. Le mur ouest était percé de quatre portes, à intervalles assez réguliers : Bab El-Alou, Bab El-Had, Bab Er-Rouah et Bab El-Hdid. Cette dernière a été incluse dans l’actuel Palais Royal. Le mur sud n’en contenait qu’une seule, Bab Zaër. Ce bastion bâtit en béton d’une grande solidité, riche en chaux grasse, enfermait une superficie d’environ 450 hectares.

Au début du XVIIe siècle, les musulmans chassés d’Andalousie se sont installés dans la partie méridionale pratiquement inhabitée de la cité almohade. Pour délimiter cette partie, les Andalous ont édifié un nouveau rempart de cinq mètres de haut et d’une longueur de plus de 1.4 kilomètres partant de Bab El-Had jusqu’au Borj Sidi Makhlouf sur la falaise dominant le Bouregreg. Il comptait trois portes : Bab Et-Tben (détruite), Bab El-Bouiba et Bab-Chella. Une extension aboutissant à la rive gauche du fleuve a été détruite entre 1913 et 1914 et il n’en subsiste plus aucune trace.

Une nouvelle muraille extérieure d’une longueur totale de 4.3 kilomètres fut élevée au début du XIX^e siècle sous la dynastie alaouite. Elle prolongeait le bouclier almohade au sud et à l’ouest jusqu’à l’océan Atlantique, portant ainsi la superficie totale de la citadelle à 840 hectares. Elle était percée de quatre portes : Bab El-Qebibât, Bab Tamesna, Bab Marrakech et Bab El-Msalla. Cette dernière fortification a été en grande partie détruite pendant la période du Protectorat pour faciliter l’aménagement de la ville moderne.

Les fortifications maritimes et fluviales

Les enceintes principales ont été renforcées au cours de l’histoire par des remparts maritimes. Ils furent érigés d’abord sous la dynastie Mérinide au XIV^e, avant d’être reconstruits au XIX^e siècle, sous la dynastie Alaouite. Le tracé original reliait la kasbah des Oudayas au mur almohade sur plus de 800 mètres de long. Il n’en reste aujourd’hui plus que des ruines. Ils sont complétés par un parapet fluvial haut de 4 mètres et s’étalant sur 69 mètres de long. Il est doté d’un bastion, le « Borj Lalla-Qadiya », et percée d’une porte : « Bab el-Bhar ».

Plusieurs blockhaus ont été conçus pour protéger la façade maritime rbatie principalement sous l’ère alaouite. La « Kasbah de Moulay Rachid » et quatre fortins (« Borj es-Sirat », « Borj es-Sqala », « Borj ed-Dar » et le « Borj el-Kebir », assuraient la défense de la côte.

Les remparts de Rabat témoignent de son évolution historique. Ils font partie aujourd’hui des hauts-lieux touristiques qu’il ne faut pas manquer pendant votre visite de la capitale du Maroc.